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Focus au Calie !

Stage « Partenariat-réseau » effectué en mobilté, à Cali, Colombie,

Ce stage s’est déroulé en deux parties pour ma part. J’avais en effet prévu de le faire dans la  structure « Caritas Felices », et après avoir passé quelques semaines avec elle, j’ai changé de lieu de stage pour effectuer 6 semaines au sein de « la casa cultural El Chontaduro », toujours à Cali.

Pourquoi ce changement ? Avant de partir, j’avais pris un maximum d’informations sur « Caritas felices », et ce que j’avais trouvé me paraissait intéressant. Il y a une cantine communautaire et d’après les dires de la directrice, cette ONG proposait aussi des activités annexes, comme des activités autour du sport par exemple. Mais une fois arrivé sur le terrain ; ces activités n’existaient pas, elles étaient en projet. Et puis, à part le local de restauration, cette ONG n’a pas de lieu ni de matériel pédagogique, et il m’était donc difficile de mettre des choses en places. Au début, je donnais des coups de main en cuisine, j’avais aussi amené quelques jeux, mais je me suis rendu compte que j’allais vite m’essouffler dans cette structure. J’ai donc regardé ce que proposait d’autres ONG, et je suis tombé sur une vidéo de « la casa cultural el Chontaduro », ce qui m’a vraiment motivé pour effectuer le changement de stage.

La casa cultural « El Chontaduro » :

L’association « casa cultural El Chontaduro », située dans le quartier « Maroquin III »,  fait parti du « Distrito de Agua Blanca », situé à l’est de la ville. Il représente environ un tiers de la superficie de la ville et un tiers de la  population.

La population de ce secteur est essentiellement constitué des  déplacés : « Los desplazados », qui ont fuit les guérillas et les violences faites dans les départements voisins de la côte pacifique (El Choco, Narino, notamment). Cette migration a commencé dans les années soixante dix. Aguablanca compte près de 800 000 habitants, pour la très grande majorité  afro-colombiens, qui connait de fortes discriminations par le reste de la population Colombienne. Il existe dans ce secteur de nombreuses associations et fondations qui travaillent avec les communautés pour leur donner accès à leurs droits, à la culture, à l’éducation, et pour améliorer l’image du quartier et les conditions de vie de la population. « La casa cultural el Chontaduro » dans laquelle j’effectue mon stage en est un excellent exemple. Ce quartier est aussi réputé pour les évènements culturels qui s’y développent comme des représentations folkloriques de la culture afro-colombienne, de salsa, les arts plastiques et activités artistiques en général.C’est un secteur qui a connu de nombreuses violences, des bandes organisées, ainsi qu’un trafic de drogues assez important. La tendance semble à la baisse ces dernières années.

 

Pour la petite histoire, cette structure a pris le nom de « Chontaduro » (nom d’un fruit venant de la côte pacifique), en hommage aux les femmes qui le vendent à tous les coins de rue de la ville.

Cette structure est née en 1983, pour répondre à certaines problématiques du quartier et pour créer un lieu communautaire d’entraide, de créativité et de soutien éducatif auprès des familles. C’est une organisation non gouvernementale sans buts lucratifs. Ce lieu se considère comme un point de rencontre pour la communauté, ouverte à tous sans distinctions de croyances, d’origines ou d’opinions politiques. Ses objectifs se situent autour de la construction d’une société plus juste et équitable, basés sur les principes du féminisme, la non-violence et l’équité des genres,  ayant pour médiations des activités  artistiques et culturelles proposées aux enfants, adolescents et adultes du quartier. Le chontaduro se définit comme un lieu de rencontre pour créer ou recréer  du lien social entre les habitants du quartier « Marroquin III ». A travers les différentes activités proposées (théâtre, danse traditionnelle, arts plastiques, bibliothèque et activités autour des livres, groupe de paroles pour les femmes, école socio-politique pour femmes), la casa cultural veut développer des réflexions, des actions dans le but d’éduquer, de former et  de renforcer les individus d’une  communauté afro-colombienne vulnérable, souvent discriminée dans le reste de la ville et du pays.

 

Lignes d’actions du « Chontaduro » :

 La « casa cultural » s’est donnée quatre grandes lignes d’action principales, résumée ci-après. La première est consacrée à « l’enfance et la jeunesse ». Il existe une bibliothèque communautaire ouverte tous les après-midi qui accueillent les enfants du quartier. Des activités autour de la lecture, des jeux d’expression, des activités artistiques sont mis en place avec eux. Le mardi soir, un « groupe de jeunes », âgés de 16 a 20 ans environ, se réunit pour réfléchir, discuter, s’exprimer autour de thèmes variés. Cette année le thème choisi est « la mémoire et la ré-existence ». Les jeunes participent à la création et l’animation des ateliers, en se réunissant pendant la semaine avec les animatrices. Il y a aussi deux groupes de théâtre, deux groupes de danse  d’arts plastiques pendant la semaine, pour permettre aux jeunes de s’exprimer et  de créer du lien social entre eux. Pendant les vacances, la « casa » est ouverte et proposent  des activités récréatives aux enfants.

 

La seconde ligne d’action concerne « le genre ». Celle-ci tient une place très importante dans la mesure où les femmes du quartier ont souvent subi de fortes discriminations et des violences. Pour permettre à ces femmes de se rencontrer, un groupe de femmes se retrouvent tous les vendredi soir pour organiser des actions dans le quartier (pour la journée de la femme le 8Mars par exemple), des sorties, s’exprimer et créer de la solidarité entre elles. Et depuis 2015, une « école sociopolitique pour femmes » s’est aussi créée, avec l’intervention de travailleurs sociaux pour que ces femmes connaissent leurs droits par exemple. Ces rencontres ont aussi permis de récupérer les histoires que ces femmes ont vécu ainsi que les contes, les légendes, les poésies du pacifique. Un livre a d’ailleurs été publié, dans lequel plusieurs femmes ont relaté leurs parcours, et un second est en cours d’écriture.

Cette structure veut aussi organiser ses actions autour de « la recherche ». Depuis cet espace, l’objectif est de réunir des connaissances autour des réalités ethnico-raciales des populations afro-colombiennes, et des différents conflits qui les ont poussé à venir dans le district d’Agua Blanca. Des ateliers, des forums, des conférences sont organisés pour transmettre ces connaissances et beaucoup d’étudiants des universités de la ville viennent aussi y faire leur stage pour les améliorer.

 

Enfin la dernière ligne d’action est construite autour de « la gestion et de l’organisation ». En effet, l’équipe a mis place des outils de comptabilité, de gestion de projets, et d’évaluation des actions. C’est aussi dans cet espace qu’ils communiquent à travers un site internet et une page Facebook.

 

Actions effectuées au sein de « la Casa cultural » :

En discutant avec la responsable de la structure, nous avons définis que je serais sur différents ateliers : la bibliothèque et le groupe de jeunes les mardis soirs.

La bibliothèque accueille 2 groupes les mardi et jeudi, et le mercredi et vendredi. Avec Andrea, l’animatrice de la bibliothèque, nous avons travaillé sur le thème de « l’entourage » avec les enfants. Nous avons réalisés des fresques pour décorer les lieux, créés des petites marionnettes, fait des jeux etc… J’ai aussi mis en place des cours de français. J’avais 3 groupes de 8 à 10 enfants, le jeudi et vendredi.  Les enfants ont aussi voulu écrire des lettres à des enfants français. Je vais les envoyer à une amie institutrice, pour créer « une correspondance » avec les jeunes colombiens et des jeunes français.

 

Les mardis soir, nous accueillons un groupe d’une vingtaine d’adolescents et jeunes adultes, et le thème abordé avec eux était « La mémoire et la ré existence ». Cet atelier était l’occasion pour les jeunes de se retrouver pour parler de la vie du quartier, de certaines violences qu’ils ont pu vivre, et aussi créer du lien entre eux. Un des objectifs de cet ateliers et de faire recueillir aux jeunes des témoignages de personnes du quartier, pour ensuite, peut être en faire un livre, un film, des chansons…. Les animatrices de cet atelier utilisent des techniques d’éducation populaire pour faire émerger les idées, et elles veulent aussi que ce soient les jeunes qui animent une partie de l’atelier. Des petits groupes de jeunes se retrouvent pour définir ensemble les activités de la soirée par exemple.